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De Trump à Le Pen, une semaine chargée
Alors que Trump continue de mener la guerre économique contre les autres pays du monde en prenant décret sur décret par des droits de douanes toujours plus élevés, soi-disant pour sauver la grandeur de l’Amérique et d’un monde qui lui serait particulièrement hostile, le capitalisme semble à fleur de peau et ne plus garder son sang-froid face à ce président américain à la politique imprévisible et impulsive.
Cela n’est pas pour rien que les grandes institutions boursières à travers le monde ont vu leurs cours baisser sensiblement ces derniers temps, avec une crise particulièrement sévère en Asie du Sud-Est, où se trouve maintenant la seule superpuissance digne de ce nom après les États-Unis.
Cette crise boursière peut faire basculer le monde dans une crise financière encore plus grave que celle de 2008, liée aux subprimes, ou que la crise de 2020 en raison du COVID 19.
Crise financière pouvant dégénérer en une crise économique et sociale d’une toute autre sévérité que les crises précédentes : en effet, l’on voit mal quels seraient les leviers utilisés pour la contrer, et ce d’autant plus que l’ensemble des banques centrales à travers le monde, notamment la FED aux États-Unis où la BCE ici en Europe, ont déjà arrosé de manière très abondante le système capitaliste en papiers finissant par ne plus rien valoir depuis 2008 et les différentes crises qui l’ont suivies.

Vox España, CC0, via Wikimedia Commons En France, Marine Le Pen a quant à elle était condamnée à une peine très sévère pour des emplois fictifs bénéficiant au FN puis RN sur fonds européens.
Le tribunal judiciaire de Paris ayant condamné Marine Le Pen à 4 ans de prison fermes et 100 000 Euros d’amende, le tout assorti d’une peine d’inéligibilité de 5 ans, a estimé que le préjudice subit par le Parlement européen est de 2,9 millions d’euros, en faisant « prendre en charge par le Parlement européen des personnes qui travaillaient en réalité pour le parti » d’extrême droite.
Il n’a fallu que peu de temps pour entendre les caciques de sa clique crier que cela était une atteinte à la démocratie, en pénalisant ainsi la favorite des sondages pour les prochaines présidentielles ; au complot, avec une justice qui serait aux ordres du pouvoir, et j’en passe.
Le RN, et dans un sens plus large, l’extrême-droite et la droite extrême, ont donc ressorti, pour détourner l’attention des faits reprochés à Marine Le Pen et à huit de ses collaborateurs, tous les procédés rhétoriques bien connus et éprouvés par tous les régimes fascistes visant l’Etat de droit et la démocratie, notions qu’ils répugnent.
Marine Le Pen vit encore avec l’idée que les riches et les puissants pourraient bénéficier de passes droit ; alors que la même Le Pen demanderait la plus sévère des condamnations pour un voleur de pommes.
Non, la République ne doit pas être un régime ou une institution qui donnerait des droits en fonction d’un rang social réel ou supposé à quelques-uns, au détriment des autres.
Non, Marine Le Pen n’est pas au-dessus des lois. Et les juges qui l’ont condamnée ne l’ont pas fait dans une intention machiavélique, mais bel et bien car elle a enfreint les règles !
Marine Le Pen, qui est tout de même juriste de formation, le sait très bien. Tout comme elle sait que cette décision de justice peut diviser au sein de la population. Division si utile pour elle afin de parvenir à ses fins.
En tout état de cause, près des deux tiers des français trouvent la décision du tribunal judiciaire de Paris normale, même si les mêmes instituts de sondage créditent une Marine Le Pen aux alentours des 30 à 35 % des suffrages exprimés si le premier tour des élections présidentielles avaient lieu demain.
Dimanche dernier, l’extrême-droite s’est réunie place Vauban à Paris autour de sa pauvre petite Jeanne lâchement condamnée par un Cauchon des temps modernes, mais avec peu de succès.
En cela, on ne peut pas dire que l’extrême-droite ait gagné en France.
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Angoisse
Que dire de la situation actuelle ?
Une chose est certaine : elle est extrêmement anxiogène pour la plupart d’entre-nous.
A longueur de journée, les médias, aux mains de quelques « milliardaires », ne nous parlent que d’une chose : la guerre !
La guerre en Ukraine d’abord, attaquée en 2022 par la Russie impérialiste de Vladimir Poutine. Ukraine qui, après le retour de Donald Trump aux élections présidentielles américaines, et maintenant menacée de dépeçage entre la Russie d’une part, et les Etats-Unis d’autre part, qui convoitent la richesse de ses terres et son électricité.
La guerre à Gaza ensuite, à la suite du pogrom organisé par le Hamas se soldant par la mort d’au moins 1200 israéliens, en blessant 7 500 autres et faisant 255 otages, s’en est suivi d’une riposte immédiate d’Israël sur la bande Gaza. Riposte justifiant les pires atrocités à l’encontre des gazaouis, menant au massacre d’au moins 47 000 d’entre-deux.
Venons-en maintenant à Trump. Depuis son retour au bureau ovale en janvier dernier, Trump semble être en guerre contre la terre entière. Pour le moment, cela se traduit par une guerre commerciale chaque jour plus violente à l’encontre de pays étrangers comme représentant, à ses yeux, étant des ennemis commerciaux nuisant à la compétitivité de l’économie américaine.
Ce retour du protectionnisme aux Etats-Unis est inquiétant, et ce d’autant plus que Trump, à l’instar de Poutine et de Netanyahou, souhaite mener une politique d’annexion du canal de Panama, du Canada et du Groënland.
J’en arrive donc à la situation de la France et l’Europe.
Macron, après la défaite de son camp aux élections européennes en mai 2024, a donc dissout l’Assemblée Nationale. L’a-t-il fait sur un coup de tête car contrarié ? Avait-il un plan machiavélique en tête, en voulant placer le RN au pouvoir ou croyait-il qu’un cercle de la raison l’aurait auréolé d’une majorité absolue afin de continuer son travail de sape mené depuis sa première élection en 2017 ? Nul ne le saura vraiment jamais…
Le résultat de ces élections était pour le moins inattendu : alors que les médias aux ordres des oligarques français prévoyaient un risque imminent d’arrivée au pouvoir du RN, c’est finalement une majorité relative de gauche, le NFP, qui l’emporta.
Il s’obstina, au nom de la « raison », à ne pas nommer de gouvernement à la sortie des élections législatives, mettant pourtant en tête les forces progressistes et de gauche incarnées par le NFP.
Pour ne pas nommer immédiatement un nouveau gouvernement suite à la nouvelle configuration de l’Assemblée Nationale, tous les prétextes furent utilisés : un jour, les Jeux Olympiques ne permettaient de nommer un gouvernement dans un contexte politique si compliqué ; le lendemain, c’est parce qu’il convenait de trouver un Premier-Ministre qui ne se ferait pas censurer, ce qui ne serait pas le cas s’il venait à nommer Lucie Castets cheffe de gouvernement.
En septembre, la nomination de Michel Barnier ne donnait plus aucun doute sur l’orientation politique voulue par Macron : elle s’annonçait hyper-austéritaire pour les classes populaires et moyennes, alors qu’elle devait être particulièrement favorables pour les entreprises et les « premiers de cordée ».
Le budget proposé par Barnier prévoyait des coupes à la hache dans tous les budgets, sauf ceux qui devaient être sanctuarisés, comme celui des armées. Cependant, il devait trébucher lors du passage en force du budget de la Sécurité Sociale le 4 décembre 2024 : la partition en 3 grands blocs politiques semblait mettre un terme à l’autoritarisme de Macron et de la Vème République.
Quelques jours plus tard, c’est donc un « centriste », François Bayrou, qui fut nommé par Macron. Bien que les deux hommes ne semblent pas être les plus grands amis du monde, ils s’accordent au moins sur un point : la politique dite de l’« offre » et austéritaire avant tout, et ce d’autant plus que les caisses de la République, à force de cadeaux pour les plus riches et les grands groupes du CAC 40, sont vides.
D’ailleurs, les différences entre le budget présenté par Barnier et celui de Bayrou sont ténues, même si Bayrou fit semblant de lâcher du leste sur certaines mesures (comme les 3 jours de carence dans la fonction publique par exemple).
Et cela ne devrait pas aller en s’améliorant. En effet, Macron se voit en chef de guerre et veut faire passer le budget du ministère des armées à plus de 100 milliards d’Euros par an d’ici 2029, et sans augmentations d’impôts.
Cela va forcément mener à croître l’austérité sur les autres postes de dépenses. Les services publics, mais aussi sociaux, sont condamnés à maigrir davantage pour financer son funeste projet.
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Drôles de voeux

J’ai certainement voulu souffrir hier soir, et c’est pour cela, par masochisme peut-être, que j’ai voulu écouter les vœux pour cette nouvelle année d’Emmanuel Macron.
Je dois bien avouer que la mise en scène a été pour moi (et je pense ne pas être le seul à le penser) pour le moins surprenante.
J’ai cru avoir à faire à un fantôme, ou à un Président de la République, qui, assis sur un pouvoir de plus en plus fragile, s’évertuait de nous démontrer l’efficacité de sa politique avec, pour introduction, un clip de propagande que certains régimes totalitaires n’auraient pas renié.

Clip d’introduction, avec la voix d’un président fantôme en fond, comme pour mieux mettre en avant la réussite de la politique présidentielle, mais pouvant laisser supposer que les françaises et les français n’auraient pas besoin de le voir, lui qui est manifestement trop intelligent et trop subtil pour ces « gens » qu’ils n’aiment pas.
Drôles de propos sur la reconstruction de Notre-Dame de Paris : cela me faisait penser aux vœux prononcés par Louis XIII renouvelant la protection de la France par la mère de Jésus-Christ. A croire que Macron va bientôt négocier un nouveau concordat avec le Vatican.
Celui qui semblait parler d’outre-tombe est enfin apparu, telle une lumière surgissant des ténèbres.
Même s’il semble reconnaître certaines de ses erreurs (dont la dissolution loupée de juin dernier), il ne remet jamais en question sa politique économique de l’offre (pourtant désastreuse et ne profitant qu’à une infime minorité).
Bien évidemment, il a fait des promesses, comme une plus large consultation des « manants » par référendum sur des sujets sensibles. Mais qui peut le croire, lui qui n’a pas su faire preuve de loyauté à l’égard des françaises et des français depuis son arrivée au pouvoir ? Celui qui a prouvé que seul lui prenait toutes les décisions en faisant semblant d’écouter celles et ceux qui ne sont rien ?
Comment le croire lorsqu’il nous parle d’une Europe plus forte, alors que l’AFD, qui pourrait arriver au pouvoir en Allemagne en février prochain lors des élections législatives anticipées, a promis de la faire sortir de l’Euro et de l’Union Européenne ?
Bref, Macron, comme à son habitude, a de nouveau apporter la preuve de son indifférence à l’égard du pays et de sa déconnexion totale des réalités du monde.
Je vous souhaite toutefois tous mes meilleurs vœux pour 2025.
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Michel Barnier et l’histoire de la condamnation de l’homosexualité
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Consuelo et Saint Ex
J’ai trouvé ce témoignage de Consuelo sur le site de l’INA, où elle raconte le début de son aventure avec Saint Exupéry (sans trait d’union, s’il-vous-plaît), datant de 1975.
Bien que les spécialistes de Saint Exupéry critiquent la version des faits donnée par Consuelo, il n’en reste pas moins important.
Allez, bonne vision à toutes et à tous !
Source : site de l’INA